Le séminaire doctoral de MoDyCo (UMR 7114, Paris Nanterre), a le plaisir d’accueillir
et
Vous y êtes cordialement invités.
Quand ? : mardi 5 février 2019, de 10h à 12H
Où ? : Université Paris Nanterre. Salle de Séminaires 2, au Rez-de-chaussée du bâtiment Max Weber
RER A, Ligne SNCF L, station « Nanterre Université »
Résumés :
La réalisation des sons dans la parole est très variable. Dans cet exposé, je passerai en revue des résultats récents qui documentent la variation dans la production de voyelles françaises. Des facteurs de nature très différente sont examinés et l'interaction de ces facteurs s'avère être la plus informative. Il s'agit de facteurs biomécaniques de bas niveau (exigences articulatoires voisines, contraintes spatio-temporelles), de principes organisationnels linguistiques de niveau supérieur, comme la structure prosodique, ou de facteurs socio-stylistiques. Les données sont basées sur de grands corpus naturels de la parole, sur l'observation de la variation dans les troubles moteurs de la parole, et sur des données transversales concernant des adultes de 20 à 93 ans. Les résultats confirment l'idée que la variation du signal de parole n'est en aucun cas aléatoire. Cette variation et la modulation de la variation nous permettent de mieux comprendre le mécanisme de production de la parole, en ce sens qu’elles sont le reflet de contraintes motrices et linguistiques, et qu’elles permettent d'indexer des caractéristiques spécifiques du locuteur.
Notre étude porte sur la liaison catégorique et son traitement par des enfants atteints de dysphasie expressive de type syntaxique-phonologique. Ce phénomène de joncture se révèle assez représentatif des particularités de cette pathologie. Il nous permet, à partir d’enregistrements d’une population de jeunes dysphasiques de 7 à 15 ans, en exploitant les différentes formes spontanées et dirigées de cette liaison catégorique, de mettre en évidence que les fonctions cognitives exigent une forte cohérence fonctionnelle mais qu’en revanche il est difficile d’établir un schéma d’action et de se baser sur une routine automatisée soutenue par l’effet de fréquence. En prenant appui sur le modèle constructionniste, nous analysons les caractéristiques langagières et cognitives afin d’affiner non seulement notre compréhension des mécanismes de production du langage chez nos sujets, mais d’élargir l’analyse aux causes de cette pathologie.