Mes recherches s’inscrivent dans le champ de la morphologie constructionnelle et flexionnelle et de la sémantique lexicale, dans le cadre théorique de la morphologie lexématique (cf. par exemple, Matthews 1974, Anderson 1992, Aronoff 1994, Fradin 2003, Booij 2005, 2010).
Elles portent en grande partie sur la formation des noms et adjectifs déverbaux, à la fois d’un point de vue morpho-phonologique (contraintes de sélection des radicaux, contraintes phonologiques de taille) que sémantique (contraintes aspectuelles et argumentales du verbe de base, construction du sens et interprétation des déverbaux).
L’objectif est de définir, à long terme, un panorama de la formation des noms déverbaux du français, en mettant au jour la manière dont ils se répartissent sur le territoire morphologique du français. Les résultats obtenus de la comparaison de quelques schémas morphologiques rivaux du français (suffixation déverbale en –oir, en –age, conversion verbe → nom, et composition verbe-nom) et parfois d’autres langues (anglais, italien), permettent de dessiner les premiers contours de cette répartition.
Parallèlement, j’ai étudié des procédés morphologiques non dérivationnels tels que la composition standard, la composition savante et la réduplication tant dans leurs spécificités structurelles que sémantiques. De ces travaux émergent quelques questions théoriques qui interrogent, par exemple, la frontière entre composition et affixation, composition et figement de structures syntaxiques, grammaticalisation de lexèmes et émergence de patrons morphologiques, représentation des relations morphologiques (règles ? schémas non orientés ? analogie ?).
Et enfin, je développe également une recherche sur la morphologie des créoles à base française des Antilles, afin d’identifier d’une part les schémas productifs dans ces langues mais surtout comment ces créoles ont réanalysé les relations morphologiques héritées du français pour faire émerger des schémas morphologiques propres.
J’adopte une méthodologie qui prend appui sur des corpus de grande taille, tirés de données lexicographiques et de la Toile, permettant d’avoir accès à des données authentiques. En outre, je commence à développer une approche expérimentale qui complète les résultats obtenus à partir de corpus.
My work is conducted in the field of derivational and inflectional morphology and lexical semantics, within the theoretical framework of lexematic morphology (see, for example, Matthews 1974, Anderson 1992, Aronoff 1994, Fradin 2003, Booij 2005, 2010).
Much of my research has focused on the formation of deverbal nouns and adjectives, both from a morphophonological point of view (constraints on stem selection and on phonological size) and semantics (aspectual and argumental constraints of the base-verb, construction of the meaning of deverbals and their interpretation).
My aim is to define, in the long term, a panorama of the formation of French deverbal nouns, by revealing how they are distributed over the morphological territory of French. The results obtained from the comparison of some rival morphological schemas of French (deverbal suffixation in -oir, in -age, conversion verb → noun, and verb-noun compounding) and sometimes other languages (English, Italian), have already enabled me to trace the outlines of this distribution.
At the same time, I have studied non derivational morphological processes such as standard compounding, neoclassical compounding and reduplication both in their structural and semantic specificities. Some theoretical issues emerging from these studies question, for example, the border between compounding and affixation, compounding and lexicalized syntactic structures, grammaticalization of lexemes, the emergence of morphological patterns, the representation of morphological relations (rules - undirected patterns - analogy?).
Lastly, I am also developing research on the morphology of French-based creoles in the Antilles, in order to identify on the one hand the productive patterns in these languages and on the other hand how these creoles have reanalyzed the morphological relationships inherited from French to bring their own morphological patterns.
I adopt a methodology that relies on large corpora, derived from lexicographic data and the Web, allowing access to authentic data. In addition, I am beginning to develop an experimental approach that complements the results obtained from corpora.