Projets de recherche

Projet RMM2

Le projet RMM2 financé par l'ANR "Contenus et Interactions"  (2009- 20011) et piloté par Mathieu Bully  associe les sociétés RelaxNews, l'AFP, et les laboratoires de recherche L3I (EA 2118) et MoDyCo (UMR 7114).

Le projet RelaxMultiMédias 2 s’inscrit dans le cadre du développement d’une plateforme expérimentale couvrant l’ensemble du processus qui va de la production à la mise à disposition et visant à apporter des contenus et services personnalisés aux consommateurs d’information Loisir.
Les objectifs attendus du projet sont d’apporter des méthodes pour la mise en oeuvre d’outils informatiques génériques et robustes, de les mettre en pratique pour réaliser un outil d’extraction d’informations événementielles multilingue, de proposer des outils innovants de recherche et de navigation spatio-temporels et d’être en mesure de diffuser le plus largement possible l’information loisir.

  • Verrous et objectifs de l’extraction d’informations événementielles
Le problème posé relève classiquement de l’extraction d’informations (EI) mais présente plusieurs verrous technologiques.

1. Le premier concerne l’articulation entre les informations identifiées.
Si l’EI a fait des progrès importants dans l’identification des Entités Nommées (le QUI), de la localisation (le OU) ses résultats sont plus mitigés dans l’identification des expressions calendaires (le QUAND) et dans l’articulation entre ces trois informations repérées. Notre proposition vise donc à améliorer les résultats dans ce domaine de recherche en identifiant les régularités discursives qui régissent les sources afin de contourner des difficultés considérées comme actuellement insolubles (traitement des anaphores notamment).

2.  Le second concerne la visée générique de l’approche.
Actuellement, le traitement de sources dans une seconde ou troisième langue exige l’acquisition de nouvelles connaissances linguistiques (les patrons lexico-syntaxiques), donc sans possibilité d’effet d’échelle. Notre proposition vise à rechercher à partir de l’acquisition dans une langue L, les abstractions syntaxiques et discursives appelées dans la suite Patrons Abstraits (PA) qui guideront la recherche des moyens langagiers mis en oeuvre dans une langue L2 pour exprimer ces PA. Ces moyens langagiers pouvant être des procédés morphologiques (par exemple les déverbaux), morpho-syntaxiques (une structure syntaxique typée comme par exemple «le Type d’Entité Nommé TN1 est sujet d’un Type de Verbe TV1 ». Ce typage des éléments langagiers et des structures peut être une source importante de gain.
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Projet Glossaire

Glossaire de termes linguistiques pour l’enseignement et l’apprentissage des langues

 

Qui sommes nous ?

Nos objectifs

Notre méthodologie

Les premiers articles du glossaire

Vos questions, commentaires

Liens

 
Qui sommes nous ?

Selon les années, le groupe de recherche a connu quelques variations dans sa composition. Les articles mis en ligne résultent des travaux menés depuis 2003, auxquels ont contribué :
Jean-Jacques Briu, linguistique allemande ; Université Paris X-Nanterre ;
Marie-Laure Elalouf, linguistique française; Université de Cergy-Pontoise – IUFM de l’académie de Versailles ;
Danièle Flament, linguistique française et FLE, Université Paris X-Nanterre ;
Catherine Gallardo, linguistique italienne ; Université Paris X-Nanterre ;
François Muller, linguistique allemande ; Université Paris X-Nanterre ;
Jean-Christophe O’Brien, agrégé de Lettres, doctorant en sciences du langage ; Université de Nancy II – IUT de Longwy ;
Carole Tisset, linguistique française; Université de Cergy-Pontoise – IUFM de l’académie de Versailles ;
Anne Trévise, linguistique anglaise ; Université Paris X-Nanterre
Sergueï Sakhno, linguistique russe ; Université Paris X-Nanterre
Annette Sousa-Costa, linguistique allemande ; Université Paris X-Nanterre

Linguistes et didacticiens, ils ont contribué à la rédaction des articles du glossaire en ligne.
Une première version, écrite par l’un des membres du groupe, est soumise à la discussion collective. Sont alors confrontées les dénominations et descriptions d’une même notion dans différentes langues, à partir de corpus d’exemples. Le texte définitif résulte de plusieurs réécritures.

Les travaux de notre groupe, outre les publications individuelles consultables dans l’annuaire, ont principalement été publiés dans trois numéros de la revue Linx :

  • n° 36 et n° 37 (1997), Actes du colloque international du Groupe de recherche Jan Comenius en Linguistique et Didactique des Langues, réunis par Carole Tisset ;
  • n° 55 (2007), Thème et thématisation, approches linguistiques et didactiques, coordonné par Marie-Laure Elalouf.


Présentation
Revue LINX
Université Paris X – Nanterre
Bureau R15bisF, bât.L
200, avenue de la République
92001 Nanterre cedex

Les chèques doivent être libellés à l’ordre de Mme l’Agent Comptable de l’Université paris X – Nanterre.

Tarif : 12,96€ (sans frais de port), 16,01€ (avec frais de port)

 


Nos objectifs


On constate que l’introduction de la terminologie grammaticale dans l’enseignement du français, telle qu’elle se pratique actuellement, influe à la fois sur les représentations qu’ils ont de leur langue et des autres langues qu’ils apprennent à l’école. Pourtant, l’approche des maîtres est rarement contrastive : les différences restent peu explicitées.

Des enquêtes montrent que les élèves ont majoritairement le sentiment que chaque langue a sa grammaire et que les faits idiosyncrasiques l’emportent sur les caractéristiques communes. On peut penser que les apprentissages pâtissent de ce manque de comparaison guidée entre la langue maternelle ou seconde de l’apprenant et les langues apprises dans le cadre scolaire.

C’est donc autour de la question du métalangage que s’est construit le projet scientifique de ce groupe qui réunit des linguistes spécialistes de différentes langues enseignées dans la scolarité obligatoire ou au-delà. Comme le rappelle Carole Tisset dans le préambule aux numéros 36 et 37 de la revue Linx, il s’agit de confronter les métadiscours en circulation et les théories qui les sous-tendent, pour proposer des transpositions didactiques qui rendent compte des catégories et des concepts communs aux descriptions des différentes langues étudiées et qui contribuent chez les apprenants à la construction de représentations métalinguistiques transférables d’une langue à l’autre.

Conçu pour la formation initiale et continue des enseignants du primaire et du secondaire (français, langues anciennes et langues vivantes), le Glossaire de termes linguistiques pour l’enseignement et l’apprentissage des langues vise à doter ces derniers d’une culture linguistique à la fois générale et contrastive.

L’objectif n’est pas l’exhaustivité, mais la mise en relation de notions essentielles pour l’enseignement/ apprentissage des langues. Le Glossaire est donc évolutif, tant dans son contenu, dans les liens à établir entre les différents articles et destiné à s’accroître progressivement en fonction de l’activité propre du groupe et de la réception de ce travail chez les enseignants, formateurs et prescripteurs de l’éducation nationale.

Les articles du glossaire ont pour but d’éclairer les emplois terminologiques existants, dans les descriptions de différentes langues enseignées à l’école, par leur histoire, les théories du langage et de la langue dont ils sont issus, les réseaux dans lesquels ils s’inscrivent, afin de promouvoir des choix qui intègrent des résultats de recherche stabilisés, issus de la confrontation entre différentes langues, et qui peuvent être didactisés à un niveau donné.

Cela nous conduit à proposer trois types d’articles différents :

  • des articles cadres, comme étymologie qui traitent d’une question de linguistique générale, les différentes langues apparaissant dans le développement sous forme d’exemple ;
  • des articles contrastifs, comme déterminant qui comportent un développement commun et décrivent ensuite des spécificités de chaque langue ;
  • des articles relais, moins développés qui explicitent le métalangage employé en fonction des liens et des renvois (ils sont en cours de rédaction).

Le plan adopté pour chaque article est le suivant :
  • titre : nom du terme et définition courante.
Cette définition est modalisée de façon à faire apparaître les points qui seront discutés ultérieurement.

  • corrélats en français
Le terme est mis en relation avec d’autres qu’il implique ou complète.

  • histoire
L’histoire d’un terme permet de mettre en évidence le cadre théorique dans lequel il a été conçu et de cerner rapidement les évolutions qui expliquent les emplois actuels.


Niveau didactique
Réexamen de la notion en y intégrant les méthodes d’analyse et les résultats que l’on juge suffisamment stabilisées pour être didactisés :
  • manipulations permettant d’identifier le fait de langue étudié
  • définition (plus rigoureuse que la définition courante)
  • spécificités
  • typologie
  • emplois en discours

Quand on constate que les fonctionnements sont identiques dans différentes langues, on donne des exemples dans ces langues.
Dans le cas contraire, on cerne les spécificités.

Niveau recherche
On montre dans cette section que des approches différentes sont possibles, qu’il reste des questions non tranchées.

Bibliographie
On distingue deux niveaux :
  • fondamentaux
  • pour en savoir plus

 

Etymologie

ETYMOLOGIE f (angl. etymology, all. Etymologie, russe ????o?o??? ètimologija)

Définition
1) Science qui a pour objet la recherche des rapports qu’un mot entretient avec une unité plus ancienne qui en est l’origine. 
2) Origine et histoire d’un mot (Larousse de la langue française Lexis)

Corrélats : Etymon, Motivation, Forme interne du mot, Diachronie, Dérivation, Analyse dérivationnelle, Analyse morphologique, Famille de mots, Doublet étymologique, Racine.

Histoire : Le terme étymologie est attesté en français vers 1175 dans la traduction du titre latin Etymologiae, ouvrage d’Isidore de Séville. Il remonte au grec etymologia signifiant « sens véritable » (formé de ethymos ’vrai’ et de –logia ‘étude, recherche’). Dans l’Antiquité grecque, c’est la recherche du sens « vrai » ou fondamental qui sert à déceler la vraie nature des mots, à partir de l’idée que leur forme correspond de façon naturelle aux objets qu’ils désignent. Les grammairiens latins ont traduit littéralement etymologia par veriloquium « discours vrai ». Cette conception ancienne de l’étymologie est liée à l’une des théories les plus anciennes du langage : les mots seraient conformes à la nature des choses (voir onomatopée*) .
Au Moyen Âge, l’étymologie est considérée (Isidore de Séville) comme un fondement de la grammaire et de la rhétorique : ainsi on rapproche les mots latins malum ‘le mal’ et m?lum ‘la pomme’ dans le commentaire du récit édénique (ce rapprochement est d’ailleurs faux du point de vue de l’étymologie moderne) ; il s’agit alors de connaître et d’utiliser les relations perçues à travers les mots. Par ailleurs, l’étymologie du Moyen Âge est fondée sur la croyance que toutes les langues pouvaient provenir d’une des langues connues (au XVIIe siècle encore, on démontrait que le français venait de l’hébreu).
C’est l’article Etymologie attribué à Turgot, dans l’Encyclopédie (1764), qui définit la science moderne de l’étymologie avec son objet et ses méthodes. A partir des années 1960, sous l’influence de J. Gilliéron et de W. von Wartburg, étymologie se dit aussi pour « histoire (d’un mot, d’un vocabulaire) ».

Éléments pour la didactique 
L’étymologie dans sa conception moderne (c’est-à-dire telle qu’elle est développée depuis le début du XXe siècle) est la discipline qui cherche à établir l’origine formelle et sémantique d’une unité lexicale (d’un mot*) ou d’un morphème* mais aussi à en retracer l’histoire dans les rapports qu’il entretient avec les mots de la même famille, avec les mots de forme et de sens voisins et avec la chose qu’il désigne. L’étymologie est une notion essentiellement diachronique*. En synchronie*, elle correspond à la motivation* du mot et à sa forme interne*. Les rapports entre étymologie et dérivation* expliquent l’emploi du terme étymologie au sens de « morphologie » ou de « grammaire » (c’est le cas de la linguistique russe du XIXe siècle).

L’étymologie dite naïve ou populaire est un phénomène complexe qui joue un rôle important dans notre activité langagière (Gobert 2000): tout comme l’étymologie savante, l’étymologie populaire répond au besoin de lutter contre l’arbitraire* du signe*. Pour un francophone, le mot legs est en rapport avec léguer, alors que le mot, originellement orthographié lais, est un dérivé de laisser. Pour un Russe, ?p???e?? prijatel’ ‘copain, ami’ est incontestablement lié à ?p?????? prijatnyj ‘agréable, aimable’, alors que ce rapport est faux du point de vue de l’étymologie savante (le premier est en réalité apparenté à l’angl. friend, l’all. Freund, alors que le second est en relation avec ?p????? pri-n-jat’ ‘accepter’, ????? vz-jat’ ‘prendre’, cf. lat. emere ‘prendre’. Parfois, l’étymologie naïve d’un mot façonne son étymologie objective : le lat. amicus ‘ami’, mot remontant selon certains étymologistes (V. Pisani) à la préposition-préfixe am(b)-, ambi- ‘à côté de ; autour de’ fut rapproché à date ancienne de amare ‘aimer’ en subissant l’influence sémantique de ce dernier. Ainsi amicus signifiait ‘ami’ et ‘amant, maîtresse’, ce qui explique par ailleurs le sens ancien (‘amant’), jusqu’au XVIIe s., du fr. ami. Mais ce sens ancien se manifeste de nouveau dans les emploi contemporains des mots ami, amie (avoir un petit ami, une petite amie).

Pour faire une étymologie scientifique de tel mot français, en cherchant son étymon*, un étymologiste doit tenir compte de facteurs aussi bien linguistiques (phonétiques*, morphologiques*, morphosyntaxiques*, sémantiques*) qu’extra-linguistiques (relations du mot avec la chose et celles de l’homme avec la langue) :
a) Facteurs phonétiques : il faut connaître la phonétique historique du français et des dialectes gallo-romans, mais aussi celle des autres langues romanes.
b) Facteurs morphologiques : il faut voir si un suffixe qu’on croit avoir reconnu est, à l’époque concernée, d’une grande vitalité ou non en cherchant d’autres exemples, si la règle de suffixation est connue.
c) Facteurs morphosyntaxiques : il faut vérifier que le mode de composition qu’on suppose est attesté par d’autres d’exemples.
d) Facteurs sémantiques : il faut tenir compte de certaines constantes dans le changement du sens, comme la restriction ou l’extension du sens.
e) Facteurs chronologiques : la datation du mot est très importante.
f) Facteurs extra-linguistiques : il s’agit du contexte précis (géographique, événementiel, social, économique, culturel) de l’apparition du mot.
Par exemple, le mot fr. bistro(t) ne vient pas du russe ??c?po bystro ‘vite’, en dépit de la belle légende bien connue (les cosaques occupant Paris en 1814 prononçaient ce mot pour être servis rapidement au cabaret). Cette explication doit être écartée pour des raisons chronologiques : la première attestation de bistro en français est de 1884. L’origine de ce mot est discutée : on a supposé par exemple un rattachement au mot poitevin bistraud ‘petit domestique’, qui aurait désigné l’aide du marchand de vin d’où, par métonymie*, ‘cabaretier’ ; on a aussi évoqué un rattachement à bastingo ‘cabaret’ (1845) et ‘hôtel où couchent les bohémiens’ (1848) et à bistringue, variante de bastringue, tous mots d’origine obscure.

Bon nombre d’étymologies restent inconnues ou incertaines. Parmi les étymologies connues, plusieurs sont opaques pour la grande majorité des locuteurs.
Qui se douterait que l’adjectif anglais nice ‘agréable, gentil, beau’ est d’origine française ? Pourtant, c’est bien un mot ancien français, issu du latin nescius ‘ignorant’, qui signifiait « niais, simple d’esprit », « pauvre », « faible ». Ce mot, prononcé [nis], existe toujours dans certains dialectes français, notamment dans celui de Franche-Comté (Elle est nice ‘Elle est naïve’).

Nice est donc apparenté aux mots français science, sciemment, inconscient. Certes, l’évolution de son sens en anglais a de quoi surprendre. Cependant, le mot anglais garde dans certains de ses emplois des traces de son origine. Le sens ‘faible’ du mot ancien français a donné lieu en anglais à celui de ‘subtil, fin’, ensuite à ‘distingué’. Cf. nice taste ‘goût distingué’, nice girls ‘filles bien élevées’, nice distinctions se traduit comme « distinctions subtiles », et on est moins étonné face au sens de son dérivé nicety : diplomatic niceties ‘subtilités diplomatiques’. Il est normal que ‘subtil, fin’ ait abouti à ‘agréable, gentil, beau’ : il suffit de penser aux emplois de l’adjectif français fin.
Notons toutefois que nice n’est pas lié à niais ni à nigaud, mots ayant une origine distincte (le premier est en rapport avec le nid d’oiseau, le second serait en relation avec le prénom Nicodème).

Have a Nice time! 
Quant au nom de la ville de Nice, plusieurs anglophones s’amusent à le rapprocher de leur mot nice, du moins sur le plan graphique : la capitale de la Côte d’Azur n’est-elle pas pour eux le symbole de la douceur de vivre à la française ? Un grand hôtel niçois utilise ce rapprochement dans un calembour introduisant sa publicité : Have a Nice time (allusion à l’expression anglaise to have a nice time ‘s’amuser, passer un moment agréable’).
Certes, la vraie origine du nom Nice n’a rien à voir avec le mot anglais nice (bien que ce dernier soit d’origine française). La ville fut fondée par les Grecs qui l’appelaient ???????Nikaia, c’est-à-dire « La Victorieuse » : il s’agit sans doute ‘un nom destiné à porter chance à la fondation, en l’occurrence d’une épithète attachée au nom d’une divinité, peut-être Athéna (???????????? Athêna Nikaia). 

Il est intéressant que l’histoire de plusieurs mots français révèle une relation de sens analogue, quoique inversée. D’une qualité morale positive on passe plus ou moins facilement, peut-être par euphémisme*, à l’idée de « naïveté », voire de « sottise ». Ainsi, le fr. benêt signifie ‘simplet, naïf’, mais ce n’est qu’une prononciation populaire de benoît ‘béni’ (du lat. benedictus ‘béni’). N’oublions pas le fr. innocent : issu du latin in-nocens ‘qui ne fait pas de mal, inoffensif’ (même racine dans le fr. nocif), le mot a développé le sens de ‘ignorant, simple d’esprit’(l’innocent du village ; Quel innocent d’aller croire un pareil conte !).

Questions ouvertes en recherche
La conception moderne de l’étymologie englobe l’étymologie-origine et l’étymologie-histoire (Baldinger 1959 : 239), et elle tient compte notamment du caractère systémique du vocabulaire* (quand un élément de la structure change, le système évolue) et des faits socio-culturels (en faisant l’histoire d’un mot, on écrit aussi celle de l’homme, celle de la société).
Par exemple, si on explique que les mots fr. dîner et déjeuner descendent du lat. dis-jejunare ‘rompre le jeûne’, en indiquant qu’ils s’appliquaient à l’origine au repas du matin (cf. angl. breakfast ‘petit déjeuner’, de break ‘rompre’ et fast ‘jeûne’) on est dans l’étymologie-origine. 

Mais pourquoi dîner a-t-il pris le sens de ‘repas du soir’, et déjeuner, celui de ‘repas de midi’ ? En posant une question de ce type, on se place dans l’étymologie-histoire : les hommes ont tendance (pour différentes raisons, y compris des raisons socio-économiques et, semble-t-il, physiologiques) à repousser l’heure des repas et alléger le repas du moment au bénéfice des repas plus tardifs. C’est pourquoi dîner a d’abord « glissé » du matin à midi avant de nommer, dans plusieurs régions françaises, notamment à Paris, le repas du soir en supplantant souper (sens premier : ‘repas du soir’) . Ce dernier a connu une évolution de sens analogue : évincé par dîner, il se dit aujourd’hui en France du repas ou de la collation qu’on prend à une heure avancée de la nuit. Comme déjeuner est devenu à son tour le « repas de midi », on a dû désigner le repas du matin comme petit déjeuner. Le mot souper A titre de parallèle, citons le lat. prandium ‘repas du matin’ qui est devenu pranzo en italien avec d’abord le sens de ‘repas de midi’, ensuite celui de ‘repas du soir’.

On observe un glissement similaire dans l’histoire des mots russes correspondants. Le russe y??? užin ‘repas du soir’ vient du vieux-russe y?? ug? ‘sud, midi’ (correspondant au russe moderne ?? jug ‘sud’, qui est d’origine slavonne) : au début, y??? désignait le repas de midi. Plus tard, y??? s’est déplacé de midi aux alentours de 16 heures. Sa place a été occupée par le mot ?o????? poldnik (issu de ?o??e?? ‘midi, 12 heures’) qui signifiait alors ‘repas de midi ‘. Par la suite, y??? a de nouveau glissé de 16 heures à une heure plus tardive et s’est mis à désigner le repas du soir. Du coup, le mot ?o????? s’est décalé vers la place restée vacante et a pris le sens de ‘goûter’. Alors, pour désigner le repas de midi, on a commencé à utiliser le mot o?e? obed, dont le sens originel était, à ce qu’il paraît, ‘repas’ tout court, ‘festin’ et même ‘repas du matin’.

La prise en compte des parallèles historico-sémantiques avec d’autres langues peut être utile pour comprendre l’étymologie d’un mot par rapport à son sens actuel. 
Le problème qui se pose alors est celui du caractère souvent hétérogène des données. Serait-il par exemple correct de recourir à la fois à des reconstructions étymologiques de caractère hypothétique (remontant à l’antiquité indo-européenne) et à des faits de polysémie synchronique non institutionnalisée proches d’effets de sens ? Ainsi, il est tentant de mettre en parallèle l’emploi du fr. partant dans Il était partant ‘Il était prêt à faire telle chose ’ avec le lien étymologique, existant dans d’autres langues i.-eu., entre ‘se déplacer’ et ‘être prêt’ : cf. all. fertig ‘prêt’, mot apparenté à fahren ‘se déplacer avec un moyen de transport’, angl. ready ‘prêt’, lié au verbe ride ‘aller à cheval’, russe ?o?o??? gotovyj ‘prêt’ issu hypothétiquement de la racine i.-eu. *gwa- ‘aller, se déplacer’ (> angl. go, all. gehen). Or ces faits sont trop hétérogènes : certains des sens considérés risquent d’être définis inexactement ou trop sommairement (la majeure partie des « sens différents » d’un mot seraient en réalité des variables syntaxiques, cf. Guiraud 1986 : 230).

Certains linguistes d’aujourd’hui nient la pertinence de l’étymologie pour la connaissance d’une langue dans son état actuel. Selon J. Rey-Debove (1998 : 8), la parenté entre rompre et route, du latin rumpere, n’est pas intéressante du point de vue du français moderne: il ne s’agirait plus que d’une anecdote historique, les routes étant destinées à relier les villes.
Cependant, l’étymologie de route ( < lat. via rupta ‘voie ouverte, pratiquée’) n’est pas sans importance si l’on veut comprendre son sémantisme : elle semble expliquer le fait que ce mot implique davantage ‘voie bien tracée, aménagée’ par rapport à son synonyme relatif chemin (cf. route nationale mais chemin rural).

L’étymologie des mots et des morphèmes est considérée comme pertinente en synchronie* dans plusieurs courants de la linguistique contemporaine : sémantique cognitive (Sweetser 1990), grammaticalisation (Heine, Kuteva 2002), typologie sémantique et étude des universaux (Hénault-Sakhno, Sakhno 2001 ; Traugott, Dasher 2001), linguistique de l’énonciation inspirée des travaux d’A. Culioli (Robert 1997). 

Bibliographie

Fondamentaux
Guiraud P., 1964, L’Étymologie, Paris, PUF.
Guiraud PARIS, 1968, Structures étymologiques du vocabulaire français, Paris, Payot. 
Marchello-Nizia Ch., 1999, Le français en diachronie : Douze siècles d’évolution. Paris, Gap : Ophrys.

Recherche
Baldinger K., 1959, « L’étymologie hier et aujourd’hui », - Cahiers de l’association internationale d’études françaises, 11, pp.233-264.
Gobert F., 2002, « La dénomination étymologie populaire ou l’utopie d’une terminologie non ambiguë », - Cahiers de lexicologie, 81, 2, 2002, pp. 5-37.
Heine B., Kuteva T., 2002, World lexicon of grammaticalization. Cambridge, New York: Cambridge Univ. Press.
Hénault-Sakhno Ch., Sakhno S., 2001, « Typologie des langues et sémantique diachronique : le problème des universaux », Nanterre, LINX, n° 45 (Invariants et variables dans les langues. Etudes typologiques), pp. 219-231.
Mallory J.P., Adams D.Q. (eds.), 1997, Encyclopaedia of Indo-European culture. London, Chicago.
Partridge E., 1966, Origins : A short etymological dictionary of modern English. London.
Pokorny J., 1959-1965, Indogermanisches Etymologisches Wörterbuch. Bd 1,2. Bern, München.
Rey-Debove J. , 1998, La linguistique du signe : Une approche sémiotique du langage. Paris, A. Colin.
Robert S., 1997, « Variation des représentations linguistiques : des unités à l’énoncé ». – In : Diversité des langues et représentations cognitives. Paris, Ophrys, pp. 25-39.
Sakhno S., 2001, Dictionnaire russe-français d’étymologie comparée : Correspondances lexicales historiques. Paris, L’Harmattan.
Sweetser E., 1990, From etymology to pragmatics. Cambridge: Cambridge Univ. Pr.
Traugott E.C., Dasher R. B.,2001, Regularity in semantic change. Cambridge, Cambridge Univ. press.
Vasmer (Fasmer) M., 1986-7, Ètimologi?eskij slovar' russkogo jazyka /Trad. de l'allemand et complété par O.Truba?ev. 2e éd. T. 1-4. Moskva,.


Déterminant

DÉTERMINANT (sens restreint)

Définition : Un déterminant est un mot grammatical qui ne réfère pas par lui-même, mais sans lequel le nom qu’il accompagne ne pourrait pas référer dans la plupart des cas. Sur le plan sémantique, le déterminant contribue à la détermination du nom, comme le font aussi la catégorie du nombre et les expansions du nom. La classe des déterminants n’existe pas dans toutes les langues, et leurs conditions d’emploi varient selon des critères syntaxiques et sémantiques.

Corrélats : actualisation, adjectif, détermination, expansion du nom, mot grammatical, nom, prédication, mot transcatégoriel. 

Abréviations des langues auxquelles sont pris la plupart des exemples, en dehors du français : it.: italienangl. : anglaisall.: allemandesp. : espagnolru. : russelat. : latingr. anc. : grec ancien

Historique 
La classe de l’article s’est imposée pour désigner les particules précédant le nom qui sont apparues dans les langues romanes avec le déclin progressif des déclinaisons. Diminutif du latin artus, ‘membre’, le nom article est repris au grec ancien arthron (‘jointure, articulation’), langue comportant une classe grammaticale comparable. La définition en extension de la classe de l’article a varié au cours de l’histoire, les indéfinis et les partitifs y ayant été inclus tardivement. 

Comment appeler les mots grammaticaux qui jouent le même rôle que l’article ?
La linguistique distributionnelle a remis en cause la frontière entre l’article et l’adjectif : mon, traditionnellement dénommé adjectif possessif, commute avec le et non avec petit, adjectif qualificatif qui ne suffit pas en français à former une expression référentielle : *Petit chat est gris n’est pas une phrase grammaticale, à la différence de Mon chat est gris. C’est pourquoi on ne parle plus d’adjectifs mais de déterminants possessifs, démonstratifs ou indéfinis. L’ancienne terminologie, héritée de la description du latin, ne convient pas à la description du français ; elle a été écartée par la terminologie grammaticale pour l’enseignement du français et des langues et ne figure plus dans les programmes scolaires.

Pourquoi maintenir, faute de mieux, le terme de déterminant ? 
Sur le plan terminologique, aucun compromis n’est satisfaisant. Alors que les éléments d’une terminologie doivent être univoques, déterminant a deux acceptions : avant de désigner la classe des mots qui fonctionnent comme l’article, le terme déterminant, associé à celui de déterminé, a surtout été employé, et continue de l’être à juste titre, pour désigner la relation d’ordre syntaxique qui préside à la construction des mots composés : l’ordre de composition romane (homme-grenouille : déterminé/ déterminant en français) s’oppose à l’ordre de composition germanique (angl. frogman : ordre déterminant/ déterminé). L’adjectif déterminatif n’est guère plus satisfaisant puisque selon les noms auquel il est associé, il a une acception large ou étroite selon les grammaires. Un complément déterminatif (acception large) restreint l’extension du nom, c’est-à-dire le nombre d’objets du monde auquel le nom est applicable : dans robes rouges, comme dans robes à pois, l’adjectif ou le groupe prépositionnel permettent de délimiter un sous-ensemble de robes ayant une caractéristique donnée. Mais dans certaines grammaires, le terme complément déterminatif est réservé à des compléments qui non seulement restreignent l’extension du nom mais permettent d’identifier le référent (acception étroite) : la robe de la fée désigne un référent unique : la robe de la fée dont on conte l’histoire et non n’importe quelle robe de fée. C’est le sens que prend l’adjectif déterminatif dans l’expression relative déterminative (la robe que porte la fée). Compte tenu de ce paysage terminologique confus, on préfère conserver le terme le plus employé, déterminant, en s’efforçant de préciser les définitions.

Éléments pour la didactique 

Est-il obligatoire d’employer un déterminant pour actualiser un nom dans un discours c’est-à-dire pour passer de son emploi en mention, comme dans une entrée de dictionnaire, à son emploi dans un énoncé ? 
Cela semble une évidence en français, vu la description que donnent les grammaires scolaires du groupe nominal. Cela l’est moins dans d’autres langues enseignées à l’école comme l’anglais ou l’allemand, le russe et le latin n’ayant pas d’article. Il faut y regarder de plus près.

1. Les conditions d’apparition du déterminant
En français, la présence ou l’absence d’un déterminant accompagnant le nom est une contrainte syntaxique liée à la prédication. Les énoncés qui n’ont pas une construction thème/ rhème ne sont pas concernés : l’étiquette sur un produit (eau minérale), le panneau indicateur (piscine couverte), la plupart des titres (Ballade des dames du temps jadis). Dans ces cas, le groupe nominal comporte un nom et éventuellement une expansion du nom.En français, quand la relation prédicative s’établit grâce à un verbe conjugué, l’emploi du déterminant s’impose dans les fonctions syntaxiques majeures. Pour qu’une phrase soit grammaticale, il faut que le nom sujet soit précédé d’un déterminant, s’il s’agit d’un nom commun. Le sujet correspondant au thème dans la phrase canonique, : cette exigence peut se reformuler comme la nécessité que le point de départ de l’énoncé soit déterminé. Selon les langues, cette exigence concerne tout ou partie des noms en position thématique. En français, seuls les noms propres de personne, de villes et les noms employés de façon autonymique (« chat » est un nom ) ne sont pas précédés de déterminant. En anglais et en allemand, les noms qui sont à la fois : 
DÉNOMBRABLE 
au SINGULIER 
doivent être actualisés en discours par un déterminant ou un génitif antéposé : 
angl. the / my / this / Peter’s house. 
all. das / mein / dieses / Peters Haus. 

Cependant le déterminant n’apparaît pas devant les noms dont le référent est indénombrable (angl. freedom, all. Freiheit : la liberté, angl. bread and butter : le/ du pain et le/ du beurre), les noms au pluriel (angl. Houses : des maisons / all. Häuser : des maisons). En revanche, si le nom indénombrable est caractérisé, le déterminant défini apparaît : angl. the freedom I’m speaking of ; the butter he made.

Dans les compléments du verbe, qui appartiennent à la partie rhématique de la phrase (aussi appelée propos), le déterminant peut ne pas apparaître. Dans beaucoup de langues, son absence est un signe de lexicalisation de la locution verbale : avoir peur, crier famine, faire honneur à quelqu’un ; angl. set foot (on) : mettre le pied (sur) ; it. aver paura : avoir peur ; all. schi laufen : faire du ski). En fonction d’attribut, le nom sans déterminant fonctionne presque comme un adjectif en français et en allemand (Pierre est médecin / savant), comme en grec ancien, à la différence de l’anglais où il est précédé d’un article indéfini (Peter is a doctor).

Quand la relation prédicative s’établit sans verbe conjugué, le déterminant ne s’impose pas : Bonne chance, angl. Good morning. C’est aussi le cas pour la prédication secondaire en français, ici en apposition : Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,/ Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu/ Dort. Si le déterminant se rencontre concurremment, c’est par analogie aux phrases verbales correspondantes : Excellent, ce gâteau/ ce gâteau est excellent ; les mains en l’air/ mettez les mains en l’air.

2. L’interprétation des GN sans déterminant
Dans un GN sans déterminant, le nom, s’il est au singulier, renvoie à la notion : Une cuillère à café (par opposition à une cuillère à soupe) ; angl. : milk is good for you. C’est une opération purement qualitative qui renvoie donc aux caractéristiques de la notion impliquée et exclut implicitement ce qui autre, ce qui n’est pas café, soupe, ou angl. milk. 

La présence d’un morphème de nombre peut recevoir une interprétation plus restrictive que tous les référents que l’on peut nommer N’: Ni fleurs ni couronnes : ‘il ne faut pas apporter de fleurs, ni de couronnes’ et non ‘il ne faut pas apporter les fleurs, ni les couronnes’ ; on trouve la même interprétation dans un groupe prépositionnel comme un tueur à gages ‘un tueur qui reçoit des gages’. 

3. La construction des groupes nominaux avec déterminant
Le déterminant se présente sous la forme d’un mot grammatical ou d’une combinaison de tels mots. Différentes combinaisons sont possibles, en tenant compte des propriétés sémantiques du nom et de la compatibilité sémantique des déterminants : 
• J’ai revu mes deux frères.
• Ces quelques erreurs sont regrettables.
• Je ne mange pas de ce pain.

Toutefois, les déterminants qui permettent d’identifier le référent ne peuvent se combiner entre eux en français, ou en anglais ; ils sont exclusifs les uns des autres : * le mon frère / le frère ou mon frère. Ce n’est pas le cas en italien par exemple où le possessif fonctionne tantôt comme un adjectif, tantôt comme un déterminant : il mio gatto : mon chat/ mio fratello : mon frère.

La coordination de déterminants est, elle, exceptionnelle. Elle concerne l’expression de l’alternative, de la correction ou du renchérissement : 
- une ou deux erreurs, non pas une mais deux erreurs, une et une seule erreur.
- it. : uno o più sbagli, non uno ma due sbagli, uno sbaglio e uno solo (en italien, l’ordre est différent).

Qu’apportent les déterminants à l’interprétation du groupe nominal ?
Les grammaires répartissent généralement les déterminants en deux classes : les indéfinis et les indéfinis. Cette opposition repose sur la capacité du récepteur du message à identifier le référent dans le cas des définis, ou son incapacité dans le cas des indéfinis . C’est cette opposition qui est reprise ici, avec quelques précisions terminologiques.

4. L’interprétation des GN avec déterminant
Les articles sont des déterminants élémentaires dans la mesure où ils entrent dans la glose des autres déterminants. On distingue traditionnellement en français l’article défini, l’article indéfini et l’article partitif : 
• glose par l’article défini : déterminant identifiant 
• son stylo : ‘le stylo qu’il utilise, qu’il possède’, etc. • ce stylo : ‘le stylo que je montre’, etc.

• glose par l’article indéfini ou partitif : déterminant quantifiant 
• plusieurs stylos : des stylos en quantité importante’• un peu d’encre : ‘de l’encre en faible quantité’.

L’opposition défini/ indéfini mérite deux commentaires : ce n’est pas l’article qui est défini mais l’expression référentielle que celui-ci forme avec le nom en discours, qui à la capacité de définir - au sens de délimiter ou déterminer - l’ensemble d’êtres ou d’objets auxquels le nom réfère. L’expression article défini + N comme l’expression article indéfini + N peut recevoir une interprétation spécifique (a) ou générique (b) : 
(a) le chat a miaulé, un chat a miaulé 

(b) le chat est un mammifère, un chat n’aime pas l’eau. 

Lorsque l’interprétation est spécifique, la différence entre l’expression définie (le N) et l’expression indéfinie (un N) repose sur le rapport au contexte et à la situation d’énonciation. Le recours à un ensemble de référents partagés est nécessaire à l’interprétation du défini : énoncer le chat a miaulé, c’est supposer que le destinataire est en mesure d’identifier l’animal en question. En revanche, l’indéfini permet d’accéder à un référent, indépendamment du contexte : énoncer un chat a miaulé, c’est poser qu’une occurrence quelconque de chat, extraite de la classe des chats, que je ne peux ou je veux nommer, a émis un cri distinctif. 

En français, le terme d’article partitif est tardivement apparu en grammaire française et son appartenance grammaticale (préposition ou déterminant) reste discutée. Les grammaires présentent un paradigme du, de la, des où l’on reconnaît le morphème de et l’article défini. Préposition polysémique en latin, de a vu ses acceptions se diversifier pour signifier l’extraction matérielle ; en français de (+ le) + N se rencontre y compris en position sujet, où sont attendus des GN et non des groupes prépositionnels : De grandes fresques ornent les murs ; Des fresques ornent les murs, De l’eau est tombée sur le plancher. La question ne se pose pas dans des langues comme l’anglais ou l’allemand où seuls les noms dénombrables (discrets dans la Théorie des opérations énonciatives) et singuliers sont précédés d’un déterminant. En français, le morphème de apparaît seul dans certains contextes : 
• complément du verbe dans une phrase négative : pas, nom à l’origine, pouvait être suivi d’un complément prépositionnel : Je n’ai pas de chance, Je n’ai pas de nouvelles ;
• GN au pluriel avec adjectif antéposé : J’ai de bonnes nouvelles.

Il se combine avec le défini singulier devant les noms indénombrables (de la farine, de la chance) mais peut aussi apparaître avec des noms dénombrables qui reçoivent alors une interprétation massive : Il y a de la voiture pour ‘Il y a de la circulation’. La forme des, pluriel de un sur le plan sémantique, combine sur le plan morphologique le partitif de et l’article défini pluriel. 

Dans les autres langues, c’est l’absence de déterminant qui prévaut si on réfère aux caractéristiques de la notion par opposition à une autre notion : angl. Would you like tea or coffee ? (on oppose le thé à ce qui est qualitativement autre, ici le café). Par contre en anglais, si l’on réfère à une certaine quantité, on utilisera le déterminant some : Would you like some tea ? 

En français, l’expression indéfinie (un N) peut recevoir une interprétation générique : une propriété est vérifiée par un exemplaire quelconque d’une classe et devient ainsi définitoire : un chat (un vrai !) n’aime pas l’eau. En français, l’article défini singulier ou pluriel entre dans des expressions génériques : les chats n’aiment pas l’eau (en général), le chat n’aime pas l’eau (par nature). Le référent est alors identifié comme coextensif à une classe entière. 

Les déterminants identifiants partagent avec l’article défini la capacité à désigner un référent déjà introduit dans le discours : 
• le déterminant personnel, terminologie préférable à déterminant possessif, dans la mesure où le pronom personnel (ou le nom personnel(Cf. article Pronom) s’il s’agit des 1e et 2e personnes) entre systématiquement dans sa glose alors que la notion de possession n’est pas définitoire (dans l’expression son travail, son peut se gloser de différentes manières selon les contextes : ‘le travail qu’il fait’, ‘l’emploi qu’il remplit’ ou ‘le résultat, le fruit de son travail’, c’est-à-dire ‘ce qu’il possède’) ;

• le déterminant démonstratif dont l’interprétation nécessite la prise en compte de paramètres soit énonciatifs (ce tableau : référence à la situation ‘ce tableau qui est accroché au mur’) soit contextuels (ce tableau ‘ce tableau dont je viens de parler/ dont je vais parler’ si le contexte est discursif, ‘ce tableau auquel je pense’, ‘dont tu te souviens’ si le contexte est mémoriel); le choix lexical après le démonstratif peut servir l’expression de la subjectivité ‘cette croûte’/’ce chef d’oeuvre’.

• le déterminant relatif tend à sortir de l’usage, sauf dans le style juridique : 
Je soussigné reconnais avoir reçu (…) la somme de deux mille piastres fortes cordonnées, laquelle somme je lui rendrai (…) (Beaumarchais). Angl. : … which sum….

Les déterminants quantifiants partagent avec les articles indéfinis la capacité à désigner une quantité précise pour les numéraux cardinaux (une, deux, etc.) et pour aucun et nul classés à tort dans les indéfinis. Les autres déterminants quantifiants, appelés indéfinis, désignent une unité quelconque (quelque homme, quel homme ?), une quantité faible (quelques hommes), importante (plusieurs hommes), une totalité approximative (la plupart des hommes), globale (tout homme) ou distributive (chaque homme). À l’article appelé partitif correspondent des constructions qui précisent la quantité prélevée : 
• De la chance / beaucoup de chance / peu de chance• Du riz / une poignée de riz / un sac de riz
angl. Chalk / a piece of chalk : de la craie ; un morceau de craie angl. Pupils/ a lot of pupils : des élèves, beaucoup d’élèves.

En français, ces constructions ont la forme d’un groupe nominal dont la tête est un nom ou un adverbe pouvant fonctionner comme un nom (beaucoup sont venus / beaucoup de visiteurs sont venus). Une frontière délicate sépare les expressions quantifiantes des déterminants de même type : une assiette de frites, ce sont des frites en quantité équivalente au contenu d’une assiette. Si je caractérise le nom assiette par l’adjectif belle – une belle assiette de frites - je donne une appréciation sur la quantité, non sur l’aspect de l’assiette. Tout se passe comme si la structure syntaxique du groupe nominal (N1 de N2) ne correspondait pas à son interprétation sémantique (Quantité de N2).

Les déterminants ont-ils partie liée avec l’expansion du nom dans l’opération sémantique de détermination ?

5. Les déterminants et l’expansion du nom
Il est temps de revenir sur la double acception de l’adjectif déterminatif dans les descriptions grammaticales : dans son acception large, il signifie ce qui restreint l’extension du nom (une robe rouge, une robe à pois, une robe de fée) ; dans son acception étroite, il signifie ce qui restreint l’extension du nom au point d’identifier le référent (la robe de la fée). Il y a effectivement lieu de distinguer deux types de détermination qui donnent, par le choix des déterminants et des expansions du nom, des indications différentes pour accéder au référent. Dans son acception large, la détermination est de l’ordre de la caractérisation, elle est qualitative. Dans son acception étroite, la détermination permet d’identifier le référent : elle est référentielle. Cette distinction entre la détermination qualitative (ou caractérisation) et la détermination référentielle (ou identification) est la même pour :

détermination qualitative
(ou caractérisation) détermination référentielle
(ou identification)
les relatives relative qualificative (ou explicative) 
• Arrive un homme, qui devait avoir trente ans, relative déterminative
• la troisième porte qui est à votre droite
les adjectifs adjectif qualificatif 
• un ciel bleu,
• un passeport périmé
adjectif désignatif 
• la carte bleue, 
• ce passeport français

les groupes prépositionnels complément qualificatif
• une robe de fée 
/magnifique complément désignatif
• la robe de la fée /de Mélusine

Cette opposition se traduit par un emploi spécifique des déterminants, des formes d’interrogation et de reprise (ou anaphore). 


détermination qualitative
(ou caractérisation) détermination référentielle
(ou identification)
L’emploi des déterminants • un vélo de femme/ le vélo de femme (et non d’homme)
angl. A [lady’s bicycle]/ the [lady’s bicycle]




• un journal récent


all. ein Fleischermesser
(und nicht ein Barbiermesser) • le vélo d’une femme/ le vélo de la femme
(et non celui de quelqu’un d’autre)
angl. [A lady’s ] bicycle/ [the lady’s] bicycle


angl. today’s newspaper
• Le journal d’aujourd’hui 

all. das Messer des Fleischers
(und nicht das Messer jemand anders)

L’interrogation angl.What knife ?
all. was für ein Messer ? 
• Quel est ce couteau ? (attribut) angl.Which knife ?
all.Welches Messer ?
• Quel couteau ?(épithète)
La reprise anaphorique angl.Such a knife
all. Ein solches Messer
• Un tel couteau angl.This one
all. Es
• Ce couteau

Approche contrastive

Français : la prétendue règle de cacophonie
En français, la disparition des cas s’est accompagnée de la généralisation des déterminants. Pour qu’une phrase soit bien formée, il faut que le nom sujet soit précédé d’un déterminant, si c’est un nom commun, sauf archaïsme. On rencontre même des déterminants dans des expressions non référentielles comme perdre la main. Ce fait massif tend à occulter les règles qui prévoient l’absence de déterminant. Par exemple, l’absence de déterminant partitif dans les compléments indirects du verbe introduits par de est encore expliquée par la « règle de cacophonie » énoncée par les grammairiens de Port Royal :
• *il a besoin de du repos/ il a besoin de repos. 
Pourtant des suites de morphèmes homophones sont attestées en français : 
• il vient de dehors, en en parlant, etc. 

Il suffit de postuler que, quand le nom n’est pas en position thématique, il peut ne pas être précédé d’un déterminant, ce qui implique qu’il soit pris dans son extension maximale (renvoi qualitatif à la notion dans la Théorie des opérations Enonciatives). On rend compte ainsi, non seulement de l’absence d’article dans les compléments indirects introduits par de mais aussi dans un grand nombre de locutions verbales et de circonstants. On explique pareillement la présence du déterminant dans les groupes prépositionnels qui reçoivent une caractérisation : avec force / avec une force étonnante. Il suffit que l’extension du nom soit réduite par l’adjectif pour que le déterminant apparaisse. 
Une autre difficulté, tant de terminologie que d’analyse concerne les formes de, du, de la, des. La grammaire traditionnelle appelle ces formes article contracté lorsqu’elles résultent de l’amalgame de la préposition de et de l’article défini le : l’âge du capitaine, l’âge des capitaines. C’est nier la double appartenance de cette forme synthétique à la classe de la préposition et de l’article et introduire un quatrième type d’article là où il n’y a qu’un phénomène phonétique. Par ailleurs, le paradigme du partitif est réduit à de la et du sans que soit abordée la nature du de quantitatif dont les propriétés, décrites par J.-C. Milner (1978), ne sont pas toutes celles de la préposition, notamment en ce qui concerne la pronominalisation : J’en ai un, de cahier / J’en arrache les pages, de mon cahier. Quant à des, les grammaires scolaires le présentent comme le pluriel de un alors que ce mot n’est pas apparenté morphologiquement à l’indéfini singulier mais au défini pluriel. On régulariserait la présentation de ces formes en postulant que le partitif apparaît sous deux formes en français : une forme de, distincte de la préposition, suivie du nom sans déterminant, c’est-à-dire pris dans son extension maximale, et que cette forme est concurrencée par la combinaison de de et de l’article défini du fait de la généralisation de l’article en français. 

Russe 
L’absence d’articles n’empêche pas le russe d’exprimer la détermination / l’indétermination par différents moyens, par exemple (la deuxième ligne propose une traduction par mot à mot) :
• ordre des mots (le SN indéfini est souvent à la fin) : 
Na stole stoit vaza Vaza stoit na stole
Sur table (Loc.) est debout vase (N.) Vase (N.) est debout sur table (Loc.) 
‘Sur la table se trouve un vase’ ‘Le vase se trouve sur la table / une table’

• déterminatifs (dits aussi pronoms ou adjectifs indéfinis / définis) :
Na stole stoit kakaja-to vaza Kakaja-to vaza stoit na ètom stole
Sur table (Loc.) est debout quelconque vase (N.) Quelconque vase (N.) est debout sur cette table (Loc.)
‘Sur la table se trouve un vase (inconnu)’ ‘Un vase se trouve sur cette table’ 

• constructions avec numératif de type « un » :
Na odnom iz stolov stoit vaza 
Sur une (Loc.) de tables (Gén.) est debout vase (N.)
‘Sur une table (une des tables) il y a / se trouve un vase’

• particules de thématisation :
Na stole vaza - to ! (russe oral)
Sur table (Loc.) vase – TO ! (particule : ancien démonstratif)
‘Le vase en question, il est sur la table !’

Il n’y a pas d’articles partitifs ni de déterminants spécifiques proches de l’article partitif français, mais le sens partitif est souvent rendu par l’emploi du cas génitif du substantif (avec un verbe perfectif au passé ou au futur, ou à l’infinitif):
On vypil vody On vypil vodu (Accusatif)
Il a bu (Passé perf.) eau (Génitif) Il a bu (Passé perf.) eau
‘Il a bu de l’eau’ ‘Il a bu (toute) l’eau’

Les déterminatifs peuvent se combiner, surtout dans le registre familier :
Mne ne nravitsja ètot tvoj novyj drug
Moi (Dat.) ne (Nég.) plaît ce ton nouveau copain
‘Je n’aime pas ce nouveau copain à toi’ 

Questions ouvertes en recherche

Quelles questions pour la didactique pose le remaniement des classes de l’adjectif et de l’article avec l’introduction de celle des déterminants ?

L’élargissement de la classe incluant l’article a déplacé la frontière entre déterminants et adjectifs, non sans poser de nouveaux problèmes : certain renard, certains renards (déterminant + nom) ; un certain renard (déterminant 1 + déterminant 2 + nom) ou (déterminant + adjectif + nom) ? Dans certaines langues comme l’anglais, on traduira par un déterminant (some) dans d’autres comme l’allemand par un adjectif.

Parler comme le fait Martinet (1979) de transfert de la classe du déterminant à celle de l’adjectif en cas de combinaison ne règle la question que par un artifice. Ces ‘transferts’ ne concernent que quelques mots : certain, divers, différents. Il serait plus satisfaisant de postuler que quelques adjectifs désignatifs actualisent sans déterminant : différentes interprétations, peut être glosé par ‘des interprétations qui ne sont pas identiques’. Il y a en même temps quantification et caractérisation, tandis que dans les différentes interprétations, différentes est un simple modificateur du nom. 

La distinction déterminants / adjectifs a-t-elle un sens dans les langues sans articles ?

Le latin ne connaissait que des adjectifs. Aussi peut-on se demander si la distinction déterminant / adjectif est pertinente dans les langues sans article. C. Touratier (2005) défend la thèse d’une distinction possible en s’appuyant sur le fait que les coordinations d’adjectifs désignatifs et qualificatifs sont impossibles en latin (*populus ille et imperiosus : *ce et dominateur peuple), en russe (* v ètoï i krasivoï komnatié : *dans cette et belle chambre), en italien (*in questa e bella camera). On objectera que certaines coordinations d’adjectifs sont interdites en français pour des raisons syntaxtico-sémantiques sans que l’adjectif, bien que non qualificatif, bascule dans la classe des déterminants : alors qu’une simple robe et une jolie robe sont des suites acceptables, *une simple et jolie robe ne l’est pas. Pourtant, simple, adjectif désignatif quand il est antéposé, ne fonctionne pas comme un déterminant : *elle porte simple robe.

Peut-on rendre compte de façon systémique des bouleversements qui ont accompagné l’apparition des déterminants ?

« En linguistique historique : le modèle néerlandais offre un cadre descriptif pertinent pour analyser l’évolution des systèmes morphosyntaxiques entre états de langue, comme Dik l’a montré à propos des hypothèses sur la transformation cyclique des systèmes de marquage casuel (Dik 1987, 157-70). Par ex. les mutations morphosyntaxiques entre les caractéristiques répertoriées ci-dessous du latin classique et des langues romanes sont descriptibles en termes de systèmes de règles d’expression propres à chaque état de langue opérant sur les mêmes RSJ (représentations sous-jacentes) : 

LATIN CLASSIQUE LANGUES ROMANES
- ordre +/ - libre - ordre +/ - fixe
- pas de marquage de la définitude dans le GN - marquage de la définitude
- marquage casuel direct de plusieurs rôles sémantiques (agent, patient, destinataire, possesseur, etc.) - pas de marquage morphologique de l’agent et du patient, marquage prépositionnel de la plupart des rôles sémantiques
- temps simples à l’actif (système synthétique)
- temps composés à l’actif (système analytique) »

François J. & Cornish, F. : « Le modèle néerlandais de grammaire fonctionnelle, esquisse d’un mode d’emploi ». Paris, L’Information grammaticale n°67, octobre 1995.

Y a-t-il des traits pertinents pour la description du système des articles ?
Marc Wilmet propose de rendre compte du système des articles en français par la combinatoire de trois traits : 
- extensif / partitif
- massif / numératif
- continu/ discontinu 

L’extension est l’ensemble des objets du monde auxquels N ou GN est applicable.
L’extensité est la quantité d’objets du monde auxquels N ou GN est appliqué.
L’extensivité est le rapport de l’extensité à l’extension en énoncé.
Si l’extensivité épuise l’extension, elle est extensive. Si elle reste inférieure à l’extension, elle est partitive. 
L’opposition massif/ numératif concerne la restitution du réel qui pour un même mot peut être massive (manger du veau) ou numérative (photographier un veau).
L’opposition continu/ discontinu concerne aussi la restitution du réel, à travers la catégorie du nombre : le singulier permet une restitution continue, le pluriel, une restitution discontinue.

Article le, la : extensif + continu
Article les : extensif + discontinu
Article un : partitif + numératif + continu
Article de : partitif
Article Ø : ni extensif, ni partitif
Article de + le (la) : partitif + (extensif + continu)
Article de + les : partitif + (extensif + discontinu)
Article de + un(e) : Partitif + (partitif + numératif + continu)
Article de + Ø : partitif

L’opposition entre interprétation générique et interprétation spécifique suffit-elle à rendre compte des interprétations du déterminant indéfini ?
Soit le corpus suivant partiellement emprunté à F. Corblin : 
(1) Un singe est plus rapide qu’une antilope.
(2) Un singe est enfermé dans une cage : Chita.
(3) Un singe a dominé tous les autres : le macaque.
(4) À quatre reprises, un singe s’est échappé du zoo.
(5) Je voudrais apprivoiser un singe.
Si l’on considère qu’en (1), l’indéfini vise l’espèce entière des N et qu’en (2), il vise un individu, comment classer (3) , (4) et (5) ? Considérer que (3) est générique conduit à réunir sous le même chef des interprétations hétérogènes. Considérer que (4) et (5) sont des interprétations spécifiques ne permet pas de rendre compte de leur ambiguïté. L’énoncé (4) peut correspondre à la fuite d’un, deux, trois ou quatre singes ; en (5) la modalisation peut porter sur le fait d’apprivoiser ou sur l’existence du singe à apprivoiser. D’où la proposition d’étendre l’interprétation spécifique au dénombrement de sous-espèces comme en (3) et de considérer que (4) et (5) ne sont ni génériques ni spécifiques mais non spécifiques.

Bibliographie

Fondamentaux
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Recherche
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Projet Emergram

 Le projet Emergram, sous la direction scientifique d'Edy Veneziano (Université Paris Descartes-CNRS), vise l''émergence de la grammaticalité chez l'enfant, en utilisant des méthodes écologiques et expérimentales, et en comparant l'acquisition du français à celle de l'anglais et de l'espagnol. Une originalité du projet est d'étudier la production en même temps que la compréhension en matière de morphologie grammaticale libre et liée, et cela dans des études longitudinales ainsi que transversales chez l'enfant entre 18 et 36 mois.

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L'émergence de la grammaticalité chez l'enfant dans trois langues : facteurs cognitifs, linguistiques et conversationnels

1. Responsabilités et partenaires
2. Objectifs
3. Les corpora
4. Les données : transcriptions en CHAT et "linking"
5. Les études de compréhension précoce
6. Travaux liés au projet



1. Responsabilités et partenaires

Le projet EMERGRAM a été retenu par l’ANR (Agence Nationale pour la Recherche) dans le cadre du Programme Blanc 2006.
  • Porteur et responsable scientifique : Edy Veneziano, Professeur de Psychologie Université Paris Descartes - CNRS (MoDyCo)

  • Chercheurs : Le projet, interdisciplinaire et inter-langues, associe des chercheurs français et internationaux, psychologues, psycholinguistes et linguistes, tous spécialistes de l’acquisition du langage.

  • Partenaire 1 : E. Veneziano, A. Flichy, C. Hudelot, L. Albert, M. Leroy, C. Parisse (MoDyCo) ; E. Clark (Stanford University); A. Katsura (Texas University); L. McCune (Rutgers University) E. Herr-Israel (Rutgers University); S. Lopez Ornat, (Universidad Complutense de Madrid), S. Nieva Ramos (Universidad Complutense de Madrid ); A. Peters (University of Hawai'i); C. Rojas Nieto (UNAM, Mexico)

  • Partenaire 2 : A. Morgenstern (ENS)

  • Partenaire 3 : E. Mathiot (Université de Lille)

 


 

2. Objectifs

Le projet Emergram vise l'émergence de la grammaticalité chez l'enfant, en utilisant des méthodes écologiques et expérimentales, et en comparant l'acquisition du français à celle de l'anglais et de l'espagnol. Il se donne comme but:

(1) de développer un outil évaluatif des premières acquisitions grammaticales grâce à l’analyse de trois phénomènes: 

a) les « fillers » en tant qu'initiateurs d'un processus menant à la morphologie libre ; 

b) la production de verbes avant et après l’apparition de formes morphologiquement différentes pour les mêmes types de verbes ; 

c) les débuts et l’évolution des énoncés à plusieurs mots

2. Une étude détaillée des processus et mécanismes sur lesquels les enfants s’appuient pour construire leur grammaire, à travers l’étude du langage adressé à l’enfant (LAE) et des contingences interactionnelles lors de la conversation entre le jeune enfant et ses partenaires familiers.





3. Les corpora

1) Les études longitudinales
Les études longitudinales dont se sert le projet Emergram ont été recueillies à différents moments. Certaines études longitudinales ont été réalisées grâce à des subventions du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS). D'autres études ont été réalisées par d'autres subventions et dans le cadre de mémoires de masters et de thèses de doctorat dirigés par Edy Veneziano. Les études longitudinales en cours (subventionnées par l'ANR, projet EMERGRAM et projet Leonard) permettent l'étude simultanée de la production et de la compréhension au cours du développement

2) Les études transversales
L'étude simultanée de la production et de la compréhension se sert aussi d'un corpus d'études transversales (recueillies dans le cadre de ce projet). Ces études sont en cours de réalisation.


** Les liens vers les pages concernant les détails des études longitudinales seront bientôt actifs **



4. Les données : transcriptions en CHAT et "linking" à la vidéo

Les observations sont transcrited in CHAT - a systpme de transcription accepté de manière internationale et développé par le CHILDES project (voir un bref extrait ci-dessous). les transcriptions sont liées, énoncé par énoncé, à la vidéo à travers le programme CLANégalement développé par le CHILDES project. Ainsi, en cliquant sur un endroit quelconque de la transcription l'endroit de la vidéo lui correspondant apparaît aussitôt sur l'écran de l'ordinateur.


@Begin
@Languages: fr
@ID: fr|gael|CHI|1;11.25|male|fr||Target_Child||
@Participants: CHI Gael Target_Child, MOT Mother, EDY Investigator, HEL
Helga Observer
@Age of CHI: 1.11;25
@Sex of CHI: male
@Place in family: first and only child
@SES of CHI: middle class
@Session number: 15a
@Place of recording: Geneva, Switzerland
@Coder: ad utt: Jos, CHI utt: Marc, Edy et Cath
@Filename: Gael 15a.cha

*HEL: ouh c'est le grand camion qui transporte des petites voitures. 
*EDY: fais voir le camion? 
*MOT: tu sais que tu voulais demander qqch? 
*MOT: # qq tu voulais demander aux dames? 
*MOT: # tu te rappelles? 
*CHI: nh. 
*HEL: qq tu voulais demander? 
*MOT: tu te rappelles ce que tu voulais demander?
*CHI: vaty:!
*MOT: non tu as dit [chuchote].
*MOT: hein? il est dans quoi?
*CHI: niveze veze!
*MOT: oui mais dans quoi il est?

** Le lien vers un long extrait de transcription sera bientôt actif **

 


 

5. Les études de compréhension précoce

Ces études visent à tester la sensibilité des enfants à la distinction entre

- Noms et Verbs à travers des paires d'homophones présentant une différence minimale en position pre-N et pré-V (ex., la porte vs il porte) - NoVeC 

- Formes verbales signalant l'accompli et le non accompli (ex., elle mange vs. elle a mangé) - MorVeC 



 

 

6. Travaux liés au projet


Veneziano, E (2005). Effects of conversational functioning on early language acquisition:When both caregivers and children matter. In B. Bokus (Ed.), Studies in the psychology of child language. Essays in honor of Grace Wales Shugar. (pp. 47-69). Warsaw: Matrix.

Veneziano, E. (2004). The emergence of expressive options in early child language : a constructivist account. In D. Ravid & H. Bat-Zeev Shyldkrot (Eds), Perspectives on language and language development: Essays in honor of Ruth A. Berman (pp. 203-218). Dordrecht : Springer.

Veneziano, E. (2003). The emergence of noun and verb categories in the acquisition of French. Psychology of Language and Communication, 7 (1), 23-36.

Veneziano, E. (2001). A System-Approach to the Analysis of “Fillers” at the Transition to Grammar. Dans Almgrem, M., Barreqa, A., Ezeizabarrena, M.-J., Idiazabal, I. & MacWhinney, B. (Eds), Research on child language acquisition (pp. 739-760). Sommerville, MA.: Cascadilla Press.

Veneziano, E & Sinclair, H. (2000). The changing status of “filler syllables” on the way to grammatical morphemes. Journal of Child Language, 27, 1-40.Veneziano, E. (2001). The importance of studying filler-producing children. Journal of Child Language, 28, 275-278.

Veneziano, E. (1999). Early lexical, morphological and syntactic development in French : Some complex relations. International Journal of Bilingualism, 3 (2), 183-217.

Veneziano, E. (1999). Conversational properties and early language acquisition. Verbum, XXI (2), 191-205.

Veneziano, E. (1998). La conversation : instrument, objet et source de connaissance : Etudes développementales. Psychologie de l’Interaction, 7-8, 1-24.

Veneziano, E (1998). L’émergence de la morphologie grammaticale chez l’enfant : une continuité discontinue. Verbum., XX (1), 87-109.

Veneziano, E. (1997). Processus conversationnels et constructivisme dans les débuts du langage. Cahiers d'Acquisition et de Pathologie du Langage (CALaP)., 15, numéro spécial, 93-108.

Veneziano, E. (1997). Echanges conversationnels et acquisition première du langage. Dans J. Bernicot, A. Trognon & J. Caron-Pargue (eds), Conversation, interaction et fonctionnement cognitif. (pp. 91-123). Nancy : P.U.N. 

Veneziano, E. & Sinclair, H. (1997). From the surface inward: a discontinuous continuity in the emergence of grammatical morphology. Archives de Psychologie, 65, 107-116. 

Veneziano, E. (1996) Conversation et constructivisme dans les débuts du langage. Numéro spécial : “Regards actuels sur la conversation”.Langage et Pratiques, 19, 30-35.

Veneziano, E. & Sinclair, H. (1994). La co-construction conversationnelle dans le développement langagier et cognitif du jeune enfant.Paroles d'Or, 14, 12-16.

Veneziano, E. (1992). Getting expert in the old: A constructivist approach to early language acquisition. Substratum, 1, no.1, 79-101.

Veneziano, E., Sinclair, H. & Berthoud, I. (1990). From one word to two words: repetition patterns on the way to structured speech. Journal of Child Language, 17, 633-650.

Veneziano, E. (1990). Le rôle de la répétition dans le développement des énoncés à un mot aux énoncés à deux mots. Bulletin CILA, 51, 61-73. 

Veneziano, E. (1989). Les proto-conversations et les débuts du langage : De l'alternance des tours de rôle aux significations partagées. Revue Internationale de Psychologie Sociale, 2(1), 23-36.

Berthoud, I. & Veneziano, E. (1989). La signification énonciative dans les débuts du langage. Archives de Psychologie, 57, 271-281.

Veneziano, E. (1990). L'acquisizione delle prime conoscenze di linguaggio: il ruolo della ripetizione verbale in situazioni comunicative. In A. Bondioli (Ed.), Il bambino e gli altri: Ricerche educative sulla prima età. Bergamo: Edizioni Juvenilia, pp. 63-84.

Veneziano, E. (1988). Vocal-verbal interaction and the construction of early lexical knowledge. Dans M. D. Smith & J. L. Locke (Eds.) The emergent lexicon : The child's development of a linguistic vocabulary. (pp.109-147). New York: Academic Press.

Veneziano, E. (1987). Mother-child interactional functioning as a compound dyadic unit. IPRA Bulletin.

Veneziano, E. (1985). Replying to mothers' questions: A way to lexical acquisition. Journal of Pragmatics, 9, 433-452

Sinclair, H., Berthoud-Papandropoulou, I., Gérard, J. & Veneziano, E. (1985). Constructivisme et psycholinguistique génétique. Archives de Psychologie, 53, 37-60.

Veneziano, E. (1982). Les échanges conversationnels mère-enfant et les débuts du langage. Bulletin d'Audiophonologie, 2-3, 241-262.

Veneziano, E. (1981) . Early language and nonverbal development: A reassessment. Journal of Child Language, 8, 541-563. 


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English version

The emergence of grammaticality in children across languages : Cognitive, linguistic and conversational factors

1. Responsibilities and partners
2. Aims

3. The corpora
4. The data : transcriptions in CHAT and "linking" to the video
5. Comprehension studies
6. Works linked to the project
 

1. Responsibilities and partners

 

The EMERGRAM projet is in part financed by the ANR (National Agency for research) l in the context of the "Programme Blanc" 2006.

 

  • Coordinator and P.I. : Edy Veneziano, Professor of Psychology, University Paris Descartes - CNRS (MoDyCo)

  • Researchers : The project, interdisciplinary and cross-linguistic, invludes French and international researchers, psychologists, psycholinguistists and linguists, all specialists of child language.

  • Partenaire 1 : E. Veneziano, M. Leroy, C. Hudelot, C. Parisse ; E. Clark (Stanford University); A. Katsura (Texas University); L. McCune (Rutgers University) E. Herr-Israel (Rutgers University); S. Lopez Ornat, (Universidad Complutense de Madrid), S. Nieva Ramos (Universidad Complutense de Madrid ); A. Peters (University of Hawai'i); C. Rojas Nieto (UNAM, Mexico).
  • Partenaire 2 : A. Morgenstern, C. Rossi (ENS)

  • Partenaire 3 : E. Mathiot (Université de Lille)

 

2. Aims

The Emergram project intends to study the early signs of grammaticality in children's production. ecologically and experimentally.

The aim is to provide:

(1) An evaluative tool for a precise assessment of children's early grammatical acquisitions both relatively to the language end state and to the child's own emerging language system. To this effect, we study

(a) the production of "fillers", considered to start a process leading to free morphology (Peters & Menn,1993; Veneziano & Sinclair, 2000);

(b) children's production of verbal forms before and after the appearance of contrastive forms for the same verb types;

(c) the beginnings and early development of combination among words.

In order to gain further understanding, these early signs of "constructions" (among content words, content words and function elements) are studied concurrently on the same children using both longitudinal and experimentally-designed tasks, production and comprehension data, as well as specific methods of analysis (applied already in earlier work, e.g., Veneziano & Sinclair, 2000; Veneziano 2003).

(2) A study of the processes and mechanisms that children rely on in the emergence of grammaticality. In this context child-directed speech and fine-grained interactional contingencies during conversational exchanges between the child and his familiar partners are studied.




 

3. The corpora

1) The longitudinal studies
The data of the longitudinal studies of the EMERGRAM project have been collected at different times. Some of the longitudinal studies have been realized thanks to grants of the Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS). 
Other studies
 have been realized thanks to other grants and within master and doctoral work directed by Edy Veneziano. Ongoing lomgotudinal studies (collected thanks to the ANR, EMERGRAM and Leonard projects) allow the simultaneous study of production and comprehension through early development.

2) The cross-sectional studies
The simultaneous study of production and comprehension is also realized through a corpus of cross-sectional studies (collected within the framework of the EMERGRAM project). These sutdies are under realisation.


** The links towards the pages providing details of the longitudinal studies will be soon active **

 


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4. The data : transcriptions in CHAT and "linking" to the video

The observations are transcribed in CHAT - an internationally accepted system developed by the CHILDES project (see a small excerptabove). Transcriptions are linked, utterance by utterance, to the corresponding video through the program CLAN also developed by theCHILDES project. Thus, clicking on any utterance of the transcription, the corresponding place of the video appears on the computer's screen. 

** The link towards a longer escerpt of transcription will be soon active **



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5. Comprehension studies
The aim of these studies is to test young children's sensitivity to differences between

- Nouns and Verbs through pairs of homophonous words that differ minimally in pre-N and pre-V positions (ex., la porte ('the door') vs ilporte ('he carries')) - NoVeC 

- Verbal forms signalilng accomplished and non accomplished actions (ex., elle mange ('she eats') vs. elle a mangé ('she has eaten')) -MorVeC -

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6. Works linked to the project

click here

 

  • Vues: 36191

Réseau franco-suédois

Historique et objectif

A l’origine de ce projet se trouvent trois chercheurs de MoDyCo : B. Laks, M. Kihlstedt, M. Desmets, s’accordant sur le fait que la diversité des approches en linguistique représentées au laboratoire est un atout scientifique à valoriser : MoDyCo est un excellent pôle pour développer des projets contrastifs et internationaux. 
De là naît l’idée d’organiser une collaboration institutionnalisée et régulière entre des chercheurs romanistes suédois des universités de Lund d’Uppsala et de Växjö (liste non exhaustive) et des chercheurs MoDyCo, autour des thèmes développés par les chercheurs des deux pays. Cette initiative a abouti sur les Journées de linguistique franco-suédoise, activité de base de la collaboration, avec un colloque tous les deux ans, se déroulant une année à Paris, une année en Suède.


Actions réalisées et à venir 

Colloques

  • 24-26 juin 2005 : Rencontre inaugurale sous forme de colloque au Centre Culturel Suédois à Paris. Organisateurs : MoDyCo, avec le soutien de l’Institut Suédois (Svenska Institutet) et le Centre Culturel.
Voir le programme et les résumés
  • 7-9 juin 2007 : Les modalisations du discours : Colloque organisé par le département de Langues Modernes de l’université d’Uppsala, financé par la Fondation de la Banque de Suède et la Société Royale des Sciences Humaines d’Uppsala,
Voir le programme et les résumés
  • Prochain colloque : à l’université de Växjö 
28-30 Septembre 2009 : LANGUES ET TEXTES EN CONTRASTE

Voir le programme 

Collaborations recherche
Une action sur le bilinguisme précoce dans le secteur Dynamiques de MoDyCo se fait à la suite d’une demande du Lycée Français de Stockholm sur des outils d’évaluation du niveau bilingue de leurs élèves. Après plusieurs échanges avec cet établissement sous forme de conférences et de textes de vulgarisation sur les avantages du bilinguisme précoce (voir par ex. http://div-yezh.org/article.php3?id_article=565), deux chercheurs romanistes de l’université de Lund, Suzanne Schlyter et Jonas Granfeldt, et un chercheur de MoDyCo, Maria Kihlstedt, ont commencé une recherche auprès des élèves de l’école primaire. Voir http://www.modyco.fr/?u_s=11&u_a=31&(extraits du rapport scientifique projets 2009-2012 pp. 58-59).


Séjour scientifique
Coco Norén, maître de conférence habilitée de l’université d’Uppsala, spécialiste sur la linguistique textuelle, effectuera une visite scientifique à MoDyCo pendant deux mois à l’automne 2008.
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