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Disjonction entre terminologie et domaine : le cas de l'olfactif

Résumé Des parfumeurs et des aromaticiens s'expriment sur leur manière de caractériser les odeurs, de les reconnaître, sur leur formation, la gestion et la circulation des connaissances dans leur milieu professionnel immédiat (l'entreprise où ils exercent). Ces quelques paramètres, centraux pour l'enquête menée, constituent un périmètre à l'intérieur duquel l'intervenant est défini comme spécialiste (professionnel), s'exprimant dans le cadre de son activité spécialisée (sa profession, sa formation scientifique ou professionnelle), sur l'objet même de sa spécialisation : les odeurs, les arômes.

L'entretien enclenche donc une situation que l'on pourrait qualifier de terminologique dans la mesure où elle implique la mobilisation de savoirs spécialisés par des professionnels sur un objet lui-même conceptualisé comme spécialisé (l'odeur comme objet d'étude et de recherche et non pas comme sensation éprouvée dans la vie courante). Toutefois, à l'observation, il apparaît que le vécu personnel, l'intuition et l'appréciation subjective occupent une part inattendue et prégnante dans les pratiques d'identification, de classification, d'échange et plus globalement de dénomination, au point de remettre en cause la nature même du protocole d'investigation auquel se livrent les intervenants. La cause d'une telle déviation (à supposer que c'en soit une) tient pour partie à la structuration de la communauté des locuteurs, mais aussi à celle du domaine de l'olfactif dans le panorama des sciences et des techniques.